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C’est pour quoi ?

Publié le par delps

C’est pour quoi ?

Pourquoi détruire la vie ?

Quand elle n’attend que de s’immiscer dans les recoins des rues,

Qu’elle rayonne aux façades des immeubles,

Qu’elle rit très fort malgré le chagrin,

Qu’elle pleure

Et avec ses larmes illumine

D’un arc-en-ciel les dernières

Lueurs du jour moins long,

Du jour d’automne,

Du jour aux arbres rougis.

Car le sang rouge a coulé

Et que rien n’efface

Pas maintenant.

Il faut le temps du deuil

Et nous repartirons sur les chemins défendre notre désir.

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A l’ombre de ton souffle

Publié le par delps

A l’ombre de ton souffle

Il avait du mal à parler

Sauf lorsqu’il lui parlait.

C’était un jeune homme timide, soucieux de plaire au monde,

Amoureux de cette jeune fille

Fraîche comme une rose.

Sa timidité s’envolait

Sous sa volonté forcenée à lui plaire.

« La femme de sa vie » disait-il.

Et puis un jour elle partit

Si loin qu’il ne pouvait pas la rejoindre.

Désespéré, il se jeta à l’eau,

Traversa le grand bain

Comme il disait ironiquement,

Arriva de l’autre côté

Continua à pied et la retrouva.

Elle avait changé.

Son visage, ses cheveux,

Rien ne correspondait à son souvenir.

Alors las et triste

D’avoir perdu cette image idyllique

De sa bien-aimée,

Il s’enfonça dans la montagne

Et disparu au fond des forêts de mélèzes.

Elle resta là immobile.

Elle regarda le ciel, les étoiles,

La nuit,

Et vieille le rejoignit

Au pays après la vie,

Loin très loin au milieu des forêts.

C’est peut-être là qu’ils se sont retrouvés.

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Les retrouvailles

Publié le par delps

Les retrouvailles

Un jour dans une usine quatre chaises sont fabriquées.

Elles arrivent dans le magasin

Et le vendeur les aligne.

Elles sont belles, rutilantes

Et attendent avec impatience

Le jour où quelqu’un s’assiéra dessus.

Et le jour était venu.

Un jeune couple de passage dans la grande ville

Les avait repérées.

Ils s’approchent intrigués

Par leur allure moderne et

Leur aspect confortable.

La femme s’assoit sur l’une d’entre elles.

Elle soupire de contentement

Posée sur l’assise en skaï et contre le dossier en métal,

« Elles seront parfaites dans la cuisine autour de la grande table », dit-elle.

Le couple les achète.

Le vendeur les livrera dans quelques jours.

Elles arrivent dans la cuisine.

Elles y resteront quarante ans,

A se regarder et à se raconter des histoires de chaises.

Quand un jour le mari meurt,

Sa femme devient folle de chagrin

Et est emmenée dans un hôpital où elle finit par décéder

Quelques mois plus tard.

Les chaises restent dans le grand appartement vide.

Les enfants et les petits-enfants emportent les objets

Mais on décide de ne garder que deux chaises.

Les autres iront à la brocante.

Les deux chaises, comme deux amies indéfectibles

Se serrent l’une contre l’autre.

La petite fille les garde chez elle,

En laisse une pendant quelques années dans une cave,

Et à la suite d’un déménagement,

Les réunie à nouveau autour d’une table toute ronde.

D’autres chaises deviennent leurs amies.

Depuis les conservations vont bon train.

Les deux amies sont réunies.

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Etre un rubik’s cube

Publié le par delps

Etre un rubik’s cube

J’ai l’impression d’être un rubik’s cube

Pas fini, pas mis dans l’ordre,

De trouver une nouvelle couleur

Tous les jours,

De ne pas savoir quelle couleur

Va avec telle autre,

De ne pas trouver la solution

Qu’en bougeant les faces

Une à une

De plus en plus vite.

Et pourtant là c’était presque juste.

Il suffisait d’une ou deux couleurs.

Un jour les couleurs s’harmoniseront

Et chaque face aura une seule et même couleur.

Un jour l’harmonie colorée

Régnera sur ma vie.

En attendant, je tourne autour du grand vide.

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A l’aube du voyage

Publié le par delps

A l’aube du voyage

Le voyage devait déterminer

Qui serait l’élu.

Elu par le peuple

Après des mois de campagne.

A travers le pays

C’est une femme qui était la mieux placée.

L’autre était hautain

Et ne plaisait pas aux foules.

La femme toute fraîche,

Du moins ses idées,

Fut élue facilement.

Et elle changea tout.

Un jour un tremblement de terre secoua le pays.

Les habitants affolés fuyaient

De toute part.

Alors à travers les ondes,

Derrière les micros, elle se mit à bégayer.

Elle ne réussit pas à aligner deux mots.

Elle devint toute rouge

Devant toutes les caméras

Et s’étouffa en direct

Sans avoir rien dit.

Le silence fut assourdissant.

Les survivants se réunirent

Et décidèrent qu’il n’y aurait plus de chef.

Seuls quelques uns seraient désignés

Pour gérer le tout-venant.

Et tous les mois ce conseil serait renouvelé.

Tout le monde oublia la chef.

Elle devint une ombre

A laquelle une poignée d’hommes rendit hommage

Les nuits d’hiver

Dans le cimetière où elle reposait.

C’était sans doute le moment le plus paisible de son règne.

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