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Leurs rires gras et niais ou Alice au pays des merveilles

Publié le par delps

Leurs rires gras et niais ou Alice au pays des merveilles

Un jour, Alice aux pays des merveilles entend les rires gras et niais de ses voisins du dessous.

Elle regarde par le trou de la serrure et ne voit rien.

Pourtant le bruit ne fait qu’augmenter.

Au même moment, une voiture se gare dans la cour.

Elle vient chercher le cadavre d’une vieille princesse qui ne s’était pas mariée.

Alice observe de sa fenêtre le va-et-vient des croque-morts.

On voit ensuite le linceul déposé dans la voiture qui s’en va à toute allure.

Alice pleure car elle l’aimait bien cette vieille princesse.

Elle ouvre la porte, descend l’escalier, bouscule un des voisins du dessous avec son rire gras et niais, se précipite dans la cour, ouvre le portail, court dans la rue, mais la voiture noire est partie.

Alice est maintenant perdue au milieu de la grande ville.

Elle n’a pas de téléphone portable pour appeler son ami le lapin blanc. Elle reste prostrée sur un banc. Quand soudain elle entend une voix douce et familière.

C’est le chapelier. « Viens ! » lui-dit-il.

Elle le suit. Et derrière son grand chapeau, on aperçoit le reste du monde.

Elle sait combien le monde est grand et qu’il faut toute une vie pour le découvrir.

A ce moment précis Alice trouve un téléphone qui se met à sonner.

« Où es-tu ? » lui demande le lapin blanc.

« Je ne sais pas. Je suis avec le chapelier ».

« Et bien dépêche-toi. Viens me rejoindre au… » et la conversation se coupe.

« C’était le lapin blanc » dit Alice.

« Où est-il ? » demande le chapelier.

« Je ne sais pas, mais je suis sûre que derrière le brouillard on va le retrouver ».

Arrivés devant la grande porte de la ville, ils aperçoivent les champs à perte de vue et quelques maisons disséminées ici ou là.

« On continue ? » demande Alice.

« Oui, on continue » dit le chapelier.

Après plusieurs jours de marche, les deux acolytes arrivent à la lisière d’une forêt prés d’un étang, sous un ciel bleu nimbé d’épais nuages.

Une ancienne reine, cousine de la vieille princesse morte ouvre la porte d’une humble demeure.

« Je sais qui tu es Alice. Je connais ton secret. Entre. »

Alice et le chapelier entre dans la maison.

La vieille reine leur offre une soupe. Cette soupe est magique.

Elle donne droit à trois vœux qui se réaliseront immédiatement.

Alice réfléchit et réfléchit encore.

« Je veux retrouver mon père ».

Et il apparaît.

« Je veux revoir la vieille princesse ». Et elle apparaît.

« Je veux être immortelle et connaître tous mes petits-enfants ».

A ce moment là le lapin blanc apparaît.

Le chapelier, la reine et toute la maison disparaissent.

Le lapin mordille ses petites mains.

Alice se réveille dans le jardin.

Elle sent l’odeur des fleurs du printemps précoce.

Elle caresse son petit lapin blanc.

C’est l’heure de rentrer manger. A côté d’elle, elle ramasse son grand chapeau.

Elle sait que quelque part ses rêves existent, pour de vrai, dans ce territoire inaccessible qu’est l’imagination.

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Le souffle du vent et la tristesse du monde

Publié le par delps

Le souffle du vent et la tristesse du monde

Le souffle du vent est joyeux. Il souffle si bien, si fort, si constamment qu’on finit presque par l’oublier.

Les fleurs sont habituées.

Les arbres ont la tête qui tourne si vite qu’ils s’affaissent sous la pression du souffle.

L’épaisse forêt animée ainsi devient belle.

Foisonnante de couleurs et de tons de vert, elle répond au souffle en se pliant à ses désirs.

Mais non loin de là, la tristesse du monde se tapisse dans l’ombre.

Après la montagne on sait qu‘elle existe, mais on ne la voit pas.

Seul un bruit sourd et entêtant alerte de sa présence.

« Un jour elle arrivera » entend-t-on au coin des chemins.

C’est comme une mauvaise lune ou un soleil pesant.

Le souffle du vent saura dissiper cette inquiétude qui pèse sur le monde.

La tristesse du monde est finalement restée chez elle bien loin de la forêt.

Elle n’a pas réussi à la détruire.

Certains soirs cependant on entend le bruit sourd s’approcher, mais ce n’est que l’écho du vent sur la montagne.

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