C’était un homme carré
Il y a des hommes ronds
Qui embrassent la vie
De leurs bras volumineux.
Lui était carré.
Tout ce qu’il faisait
Se limitait aux quatre angles de son corps et de son âme.
S’en était cassant
Pour ceux qu’il rencontrait
Pour la première fois.
La première fois que je l’ai vu,
J’ai vu un carré, ni un triangle,
Ni un rond, mais quatre côtés égaux, équidistants, bref bien tristes.
Harmonieux, il l’était
Coloré aussi parfois.
Mais les angles piquaient,
Dérangeaient, sa conversation
S’en ressentait.
Alors un jour,
Je suis arrivée toute ronde,
En jaune soleil.
L’angle tout d’un coup
S’est adouci.
Il a regardé plus loin
Que le bout de son nez
Et le carré s’est arrondi
En un bel ovale.
C’est là qu’il a souri
Comme un soleil.
Nous étions un et ronds
D’avoir trop bu de ce vin.
Dans le ciel certains nuages nous ressemblaient.
Je ne me souviens pas très bien.
Depuis je roule avec lui
Le long des chemins.