Atelier d'écriture : Inventer le scénario imaginaire d’un film sur le Titanic.
Personnages principaux : Harry Feldman, directeur de la plus grande banque d’Angleterre. Il veut
installer une succursale aux Etats-unis. Il se trouve dans le salon des premières classes. Il a laissé sa femme et ses deux enfants à Londres.
Gabriel : Emigré français de 23 ans.
Il entend la fusée de détresse et la voit s’élever dans le ciel par les fenêtres du salon. Il ne comprend pas pourquoi on
distribue des gilets de sauvetage.
Il demande à un serveur, Charles Cox : « Que se passe-t-il ? »
« Vous devez mettre des gilets de sauvetage et essayer d’aller vers le pont pour aider les passagers à monter dans
les canots… »
« Mais je veux monter dans un canot ! »
« Ecouter je ne sais pas allez voir ! »
Il s’avance vers la porte et là l’air est glacial. Il a froid et entend le cri des femmes. Il sort sur le Pont A.
Il souffle de l’air qui se transforme en buée. Ses yeux pleurent tellement le froid est vif. Ses doigts sont
rougis. Il frotte nerveusement ses mains. Il avance dans la cohue. Il voit une femme au sol avec son enfant qui pleure.
Il s’approche :
« Que se passe-t-il ? »
« Je suis tombée et je me suis foulée la cheville… pouvez-vous m’aider ? »
Harry tremblant de froid se baisse vers cette femme plutôt élégante mais totalement affolée.
Il la porte et de l’autre bras soulève l’enfant, puis le repose au sol ne sentant plus ses bras paralysés par le
froid.
Il recommence. Les gens le bousculent. Il entend un officier crier : « Les femmes et
les enfants d’abord ! »
Il s’approche péniblement, tenant de toutes ses forces cette femme qu’il trouve très séduisante. Il arrive prés d’un canot
qui n’est pas encore descendu et demande à la dame son nom.
Elle s’appelle Jeanne et il ne veut plus la quitter… Il est tombé amoureux. A cet instant précis, au loin, il entend la
musique d’une vieille chanson romantique anglaise jouée par l’orchestre.
Que va-t-il faire ?
Il repose ses deux protégés à côté de lui, tourne son regard un instant et remarque un jeune homme prés des canots.
L’officier continue à donner ses ordres, il doit faire monter au plus vite les femmes et les enfants dans le canot.
Harry demande au jeune homme : « Ne pouvez-vous pas nous aider ? Vous voyez bien que cette femme
et cet enfant ont besoin d’aide ? »
« Je m’appelle Gabriel et je suis français… bien sûr que je peux vous aider » répond Gabriel un peu
énervé.
« Ne nous énervons pas ! Moi c’est Harry ».
Soudain une fusée de détresse éclate dans le ciel et illumine les visages des passagers et surtout le visage de Jeanne
qu’Harry trouve si belle.
« Tenez la corde » dit Harry. « Vous comprenez ? Tenez la corde ! Vous comprenez
l’anglais ? »
« Oui ! » crie Gabriel.
Il prend la corde entre ses mains et la tire de toutes ses forces pour qu’elle ne descende pas trop vite.
Harry doit maintenant laisser Jeanne, mais si il la laisse il ne la reverra jamais. Elle monte avec l’enfant dans le canot
numéro 6.
Harry pleure de tristesse et de peur car il sait qu’il va mourir.
Harry et Gabriel, pétrifiés de froid voient partir le dernier canot à moitié vide.
Harry n’arrive pas à respirer et sa tristesse se transforme en colère. Il se met à insulter l’officier :
« Pourquoi vous ne m’avez pas laissé monter ! »
Il s’approche nerveusement, le bouscule.
Alors Gabriel intervient et sépare les deux hommes.
« Arrétez ! Vous voyez bien que nous allons tous mourir ! » crie Gabriel dans un mauvais
anglais.
Harry se calme. Prostré dans un coin du pont A, il sent le bateau s’enfoncer par l’avant. Gabriel reste prés de lui
stoïque.
« Nous pourrions être amis et mourir comme deux gentlemen ».
« Alors oui je veux bien être votre ami et mourir en gentlemen… je n’ai pas besoin d’être en colère, j’ai trouvé
l’amour sur ce bateau et je vais mourir le cœur apaisé » dit Harry.
Le bateau penche… Quand soudain, au loin des lumières se font voir. C’est le Carpathia de la Cunard qui arrive avec deux
heures d’avance.
On entend dans la nuit des cris de joie monter de tout le paquebot.
Le Titanic est sauvé !