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Comme du bois mort

Publié le par delps

Comme du bois mort

Je vivais dans un appartement

Au-dessous duquel

Il y avait un autre appartement

Et au-dessus un autre appartement

Identique

Au-dessus, la voisine était gentille

En-dessous l’appartement était vide, les fenêtres ouvertes

Même en plein hiver

Si bien que l’eau gelait dans les tuyaux

Et qu’il fallait appeler le plombier

Pour qu’avec un chalumeau

Il dégèle l’eau.

Un de ces jours de sa venue

Je suis rentrée dans l’appartement vide

Comme si je rentrais dans le mien

Mais débarrassé de tout :

Objets, vêtements, meubles,

Plantes vertes, fleurs dans le vase, tapis au sol,

Tout avait disparu

Comme après une guerre.

Je me rappelle des deux fenêtres

Grandes ouvertes alors qu’il neigeait

Je me rappelle du grand froid.

Que restera-t-il lorsque j’aurais disparu ?

Où iront tous ces objets qui m’entourent ?

Une poussière comme la neige blanche qui tombe ?

Cet appartement vide est-ce l’après ou l’avant ?

Est-ce un rêve ou un cauchemar ?

Au milieu du chaos que restera-t-il ?

J’ai fermé les deux fenêtres.

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La couleur de tes yeux

Publié le par delps

La couleur de tes yeux

Je ne me rappelle plus

De la couleur de tes yeux

Il faudrait que je te revois

Et que j’observe

En détail

Cette lueur dans ton regard

Serait moins fade

Si je savais la nommer

Qu’elle ait le nom d’une couleur

Comme une brèche dans la montagne

Comme un glacier qui fond au printemps

Comme le torrent au fond

De la vallée

Ce serait les premiers mots

Ceux d’une couleur

Que j’aurais recréée

Avant de la voir

Et peut-être

J’arriverais à voir

A travers

Ce qu’il y a derrière tant de beauté.

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La colère

Publié le par delps

La colère

C’était un homme en colère.

Il hurlait fort

Après le monde entier.

« Tais-toi monde injuste ! »

criait-il.

Son poing levé

Sa voix rauque

Il était un géant,

Un géant de colère.

« Ne priez pas pour cet homme »

disaient les pauvres gens,

« Il est devenu fou…cela fait si longtemps ».

Mais personne ne savait rien de plus.

La tempête dans son cœur

S’arrêta un jour net.

Il eu une vision, comme un appel

D’un autre monde,

Qui l’apaisa immédiatement.

Il fut libéré de ses peurs

Et cessa d’importuner le reste de la planète.

Il s’endormit

Au bord d’une route

Et personne ne réussit à le réveiller.

Le géant devenu pierre

Puis arbre

Se penchait sous le vent.

Et quand les enfants

Passent prés de lui sur le chemin

Certains ont peur du grand bruit

De ses branches, de ses feuillages :

C’est l’arbre colère.

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