Un jour un roi
Un jour un roi paresseux ne se lève pas et laisse son peuple seul, démuni.
Désorienté, le peuple crie à la fenêtre du roi, les murs en tremblent.
Le peuple mécontent de ne pas être entendu déplace la colonne de pierre au centre de la grand’place où se trouve à son sommet la statue du roi.
Elle vacille mais ne tombe pas.
La foule grandit, la colonne bouge maintenant dans tous les sens et finit par tomber avec la statue, au milieu de la foule, heureusement sans écraser personne.
Le peuple galvanisé par cet incident décide de grimper à la façade du château du roi.
Quelques intrépides côtoient le vide et finissent par tomber, épuisés par l’effort, car le château est particulièrement élevé.
Le roi dans un demi-sommeil entend les cris au-dehors.
Il se lève, s’avance vers la fenêtre, scrute l’horizon, baisse son regard et avec effroi constate le début d’une révolution.
Il appelle son général en chef.
« Général faite tuer tous ces malheureux.
Ils n’ont pas à interrompre le sommeil du roi ! »
On tire au canon mais rien n’y fait.
La foule armée de pierres grandit et grandit tant et si bien que le château s’écroule de toute part sous le poids de la foule qui avance.
Le roi assommé par une pierre meurt dans l’écroulement du château.
Et à cet endroit on a dressé le monument du souvenir.
La statue d’une petite colombe de pierre veille sur les ruines de la forteresse qui fut jadis celle d’un roi méchant et paresseux.
Garde l’œil ouvert en toutes circonstances lorsque tu es roi.