Exposition avec la poétesse Elaine Sexton à la muse, 11380 Labastide Esparbairenque, Juin 2013
Pop up d'Elaine Sexton
Contes, fables, poésies, dessins, gravures, peintures, photos attrapés au vol
Il était une fois une rivière...
Au milieu de la vallée, elle coule impétueuse.
Son bruit est comme celui du tonnerre au milieu d'une nuit d'hiver.
Les fleurs alentours poussent trés haut, se nourissant de son énergie vitale. Un chien passe par là et entend la rivière, voit les fleurs hautes. Il décide de faire une halte. Il guête. Peut-être avec un peu de chance, il verra passer un lapin ou un perdreau. Chasseur, il aime courir aprés les petites bêtes.
La pluie vient à tomber. Il est tout mouillé mais hésite à repartir.
Il a cru entendre au milieu des flots impétueux et du vent dans les broussailles, le bruit d'un lapin courant et sautant. Il reste, mais mouillé et transi de froid, il finit par rebrousser chemin et laisse la rivière là où elle est, au milieu de son lit naturel.
Il remonte la pente raide dans les broussailles et sous la pluie dense et humide.
Il ne trouvera pas de lapin aujourd'hui.
Il sait juste maintenant où le trouver.
Il était une fois un marchand de vin...
Il descend chaque jour au village pour vendre son vin.
Il prend avec lui dix bouteilles, les meilleures de son cru et dix autres moins bonnes qu’il vendra au même prix. Il arrive au village et voit le chien de la ferme seul et affamé. Il lui donne un bout de pain. Le chien mange gouluement ce qu’on lui donne. Un oiseau passe dans le ciel. Il est lourd et puissant : c’est un aigle. L’oiseau a faim et l’homme lui donne une pomme. L’oiseau le remercie et s’envole avec le trognon dans la bouche.
Le marché commence et l’homme dispose ses 20 bouteilles sur l’étalage séparant les bonnes des moins bonnes mais avec le même prix.
Le seigneur du château lui en achète dix car il a un banquet le soir et pioche au hasard dans tout l’étalage.
Le marchand est content car il peut écouler tout son stock de vin et surtout celui qui est moins bon.
Il vend dix autres bouteilles à la femme du boulanger, à l’épicier et au postier. Il rentre chez lui content de sa journée.
Mais revenant par la route il rencontre le chien qui lui dit : « Tu me donnes à manger mais tu voles les humains. » Le marchand continue sa route, et d’un coup il voit l’aigle immense s’approcher de lui. Il attrape le marchand par le cou et le précipite dans la rivière.
On n’a plus jamais entendu parlé du marchand de vin.
On sait juste que certains soirs, si on boit trop de vin, les chiens viennent vous mordre et les aigles rôdent au-dessus de vos têtes.
The flower is in the grass. She takes her energy from the sun and from the water of the rain.
It is a long wet spring. The flower has enough water and the sun begins to come.
He says to the flower : “I’m here to protect you from the big wind and the hardness of the heavy rain.”
“Thank you”, says the flower to the sun. “Now help me to grow a little to feed the bee.”
The sun then begins to be very warm, so warm that the flower begins to fall down.
“What happens to you ?” says the sun.
“You are too warm for me. Now I must die” says the flower.
The bee comes and sees the flower. She cannot go into the flower to make the honey and comes back home.
The sun understands the situation and asks to the wind to be a little bit cooler then the sun becomes less warm.
The flower lives her life peacefully with the sun and the wind all the summer and when the winter comes with the snow the flower dies.
But before dying, she puts a little bit of her in the ground to live again when the sun will come back.
When you walk on the grass don’t destroy or cut the flowers.
They must live a thousand years.
Il était une fois une princesse prise par un ogre et enfermée dans la plus haute tour du château.
Quel est ce cri que l'on entend au loin ?
Quel est cet arbre qui rougit comme le feu au-delà de la deuxième colline ?
L'ogre entend le cri et voit le feu dans la forêt. Il sort précipitemment de son château. Il regarde partout mais ne voit plus le feu, n'entend plus le cri. Alors il retourne dans son château. Il monte dans la plus haute tour et voit que la princesse n'est plus dans sa chambre. Elle a disparu.
Affolé et furieux, il pousse un cri guttural qui fait frémir au-delà des montagnes.
L'arbre flamboie dans la forêt mais d'un éclat nouveau. Une silhouette de femme apparaît au milieu du feu. L'ogre court vers la forêt et ce mirage.
Soudain, il voit le fantôme de sa princesse bien aimée qui lui dit : "Je ne t'aime pas. Tes manières et ta suffisance me déplaise beaucoup. C'est pour celà que je me suis enfuie".
Et l'ogre pousse un cri énorme bien plus fort que les précédents. Il tente d'attraper l'image de la princesse mais à chaque fois qu'il approche sa grosse main velue, l'image disparaît. Il approche tellement du feu qu'il finit par se brûler. Il continue et continue et finit par tomber dans le feu. Il disparaît dans les flammes en poussant un dernier cri qui fait frémir au-delà des montagnes.
Le feu bientôt s'éteint et derrière l'arbre la princesse sort vétue d'une robe scintillante.
Elle court vers le château, ouvre les portes et les fenêtres. Une fumée magique envahie les moindres recoins de cette immense demeure. Tout réapparaît scintillant comme la robe de la princesse.
Au milieu du salon, un beau cheval blanc et dessus son prince qui l'attend ici depuis des siècles. Il descend du cheval et vient embrasser la princesse. Ses joues rougies par l'émotion, elle verse une larme.
Et on dit que cette larme donne naissance à une source dont l'eau si pure guérit tous les maux de la terre.