Comme du bois mort
Je vivais dans un appartement
Au-dessous duquel
Il y avait un autre appartement
Et au-dessus un autre appartement
Identique
Au-dessus, la voisine était gentille
En-dessous l’appartement était vide, les fenêtres ouvertes
Même en plein hiver
Si bien que l’eau gelait dans les tuyaux
Et qu’il fallait appeler le plombier
Pour qu’avec un chalumeau
Il dégèle l’eau.
Un de ces jours de sa venue
Je suis rentrée dans l’appartement vide
Comme si je rentrais dans le mien
Mais débarrassé de tout :
Objets, vêtements, meubles,
Plantes vertes, fleurs dans le vase, tapis au sol,
Tout avait disparu
Comme après une guerre.
Je me rappelle des deux fenêtres
Grandes ouvertes alors qu’il neigeait
Je me rappelle du grand froid.
Que restera-t-il lorsque j’aurais disparu ?
Où iront tous ces objets qui m’entourent ?
Une poussière comme la neige blanche qui tombe ?
Cet appartement vide est-ce l’après ou l’avant ?
Est-ce un rêve ou un cauchemar ?
Au milieu du chaos que restera-t-il ?
J’ai fermé les deux fenêtres.