Le souffle du vent et la tristesse du monde
Le souffle du vent est joyeux. Il souffle si bien, si fort, si constamment qu’on finit presque par l’oublier.
Les fleurs sont habituées.
Les arbres ont la tête qui tourne si vite qu’ils s’affaissent sous la pression du souffle.
L’épaisse forêt animée ainsi devient belle.
Foisonnante de couleurs et de tons de vert, elle répond au souffle en se pliant à ses désirs.
Mais non loin de là, la tristesse du monde se tapisse dans l’ombre.
Après la montagne on sait qu‘elle existe, mais on ne la voit pas.
Seul un bruit sourd et entêtant alerte de sa présence.
« Un jour elle arrivera » entend-t-on au coin des chemins.
C’est comme une mauvaise lune ou un soleil pesant.
Le souffle du vent saura dissiper cette inquiétude qui pèse sur le monde.
La tristesse du monde est finalement restée chez elle bien loin de la forêt.
Elle n’a pas réussi à la détruire.
Certains soirs cependant on entend le bruit sourd s’approcher, mais ce n’est que l’écho du vent sur la montagne.