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C’était un homme carré

Publié le par delps

C’était un homme carré

Il y a des hommes ronds

Qui embrassent la vie

De leurs bras volumineux.

Lui était carré.

Tout ce qu’il faisait

Se limitait aux quatre angles de son corps et de son âme.

S’en était cassant

Pour ceux qu’il rencontrait

Pour la première fois.

La première fois que je l’ai vu,

J’ai vu un carré, ni un triangle,

Ni un rond, mais quatre côtés égaux, équidistants, bref bien tristes.

Harmonieux, il l’était

Coloré aussi parfois.

Mais les angles piquaient,

Dérangeaient, sa conversation

S’en ressentait.

Alors un jour,

Je suis arrivée toute ronde,

En jaune soleil.

L’angle tout d’un coup

S’est adouci.

Il a regardé plus loin

Que le bout de son nez

Et le carré s’est arrondi

En un bel ovale.

C’est là qu’il a souri

Comme un soleil.

Nous étions un et ronds

D’avoir trop bu de ce vin.

Dans le ciel certains nuages nous ressemblaient.

Je ne me souviens pas très bien.

Depuis je roule avec lui

Le long des chemins.

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Figure Charlie

Publié le par delps

Figure Charlie

Figure Charlie

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Je suis Charlie

Publié le par delps

Je suis Charlie

Charlie était mon ami.

Nous marchions dans les parcs de la capitale, sur les chemins de traverses, sur les pavés mouillés encore plein de sable.

Nous mangions des sandwichs dégueulasses aux coins des squares à pigeons.

Nous parlions livre, politique, baise et amour.

Car oui Charlie était parfois amoureux.

Il ne l’avouait pas facilement, ça le gênait.

Mais plus que toutes les amantes du monde, il chérissait la liberté.

C’est elle qui le faisait rêver.

Il est partit avec elle.

Je ne l’ai jamais revu.

J’espère seulement qu’il reviendra avec elle, une journée de printemps.

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Dunes vertes

Publié le par delps

Dunes vertes

Une petite bonne femme fait tous les jours les courses pour sa famille. Epuisée, elle s’effondre sur son canapé.

Elle s’endort et commence alors un rêve. Elle voit des dunes vertes, d’un vert clair presque anisé.

Derrière la dune, un géant de papier avance lentement.

Il semble presque voler au-dessus du désert.

Elle entend très distinctement le bruit du papier froissé qui avance, qui avance.

Elle ouvre les yeux. A côté d’elle un petit d’oiseau est entré par la fenêtre. Il tient dans sa bouche un petit papier.

Elle le prend, le lit.

Le seul mot dont elle se souvient des années plus tard, elle ne se souvient pas exactement mais c’est quelque chose comme espoir.

Elle verse une larme, range dans le frigo un à un les paquets de nourriture.

L’oiseau est reparti.

Elle jette machinalement le petit papier dans la poubelle.

Le soir arrive avec l’heure du diner.

Rien d’autre n’arrivera.

Le mot de l’oiseau :

Oiseau

Vert

Petite

Mot

Phrase

Relecture

Aide précieuse

Voyage

Rêve

Travail

Quotidien

Seulement si

Accoutumance

Habitude

Cœur

Famille

Eté et hiver

Neige au soleil

Toujours

Continuer

Espoir

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Je ne sais pas qui m’a dit ça

Publié le par delps

Je ne sais pas qui m’a dit ça

Un jour de Septembre, je marche dans la rue quand je vois devant moi une grenouille gigantesque.

La grenouille me dit alors :

« N’avance pas, tu risques de tomber dans l’eau ! »

Au loin quelques lumières indiquent la présence, en tout cas une présence, peut-être un pêcheur qui ne trouve plus la route pour rentrer au port avant l’orage.

Ca c’est sûr, je risque de tomber dans l’eau.

Se dépêcher, avancer dans le noir et cette lumière obstinante qui vacille lorsque j’avance.

J’entends plic, ploc, plic, ploc.

C’est la grenouille.

Elle revient. Et d’un coup disparaît. A la place, une pluie intense me traverse jusque dessous mes vêtements.

J’ai froid, si froid dans ce paysage glacial et humide.

Je me blottis sous un arbre.

La pluie cesse.

Une petite grenouille passe devant moi avant de se jeter dans l’eau.

Il n’y aura pas de prince charmant ce soir.

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Ce mur qui n’avançait pas

Publié le par delps

Ce mur qui n’avançait pas

Inspiré d’un stage de théâtre avec Dan Jemmett et d’Eschyle

Retour du soldat après la guerre de Troie

Il y avait un mur

Le mur qui n’avançait pas

Et tous les jours

Ces morts

Ces mains pleines de sang

Et l’eau sale et les rats

Qu’il fallait manger

Et tous les jours

L’ennemi derrière le mur

Qui était invisible

Derrière ce mur

Les morts qui tombaient

A terre toujours plus nombreux

Et cette eau sale qu’il fallait

boire, les rats qu’il fallait manger

Ce bruit, le jour, la nuit

Et ce sang sur les mains

Pendant 10 ans

Et maintenant je reviens

Je te dis cela comme un aveu

L’aveu de mon impuissance.

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Dans un théâtre

Publié le par delps

Dans un théâtre

C’est dans un théâtre que je l’ai rencontré.

Depuis que je suis sortie de la salle, je n’oublie pas son visage.

Il devient transparent dans le brouillard.

Je sais que je ne le reverrai jamais.

Il jouait cette fois une pièce fort simple : « L’homme qui dit non ».

A chacune des répliques de ses partenaires, il répondait non.

A la fin de la pièce comme convenu, il meurt.

Mais c’est du théâtre ! Je le reverrai.

Arrivée à la voiture, je sens une main caresser mon épaule.

C’est lui j’en suis sûre.

Je me retourne et rien.

Juste sur le sol un papier avec écrit dessus un NON en lettres massives.

Je ne suis jamais revenue.

Je ne l’ai jamais revu.

Ainsi meurt les amours.

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Leurs rires gras et niais ou Alice au pays des merveilles

Publié le par delps

Leurs rires gras et niais ou Alice au pays des merveilles

Un jour, Alice aux pays des merveilles entend les rires gras et niais de ses voisins du dessous.

Elle regarde par le trou de la serrure et ne voit rien.

Pourtant le bruit ne fait qu’augmenter.

Au même moment, une voiture se gare dans la cour.

Elle vient chercher le cadavre d’une vieille princesse qui ne s’était pas mariée.

Alice observe de sa fenêtre le va-et-vient des croque-morts.

On voit ensuite le linceul déposé dans la voiture qui s’en va à toute allure.

Alice pleure car elle l’aimait bien cette vieille princesse.

Elle ouvre la porte, descend l’escalier, bouscule un des voisins du dessous avec son rire gras et niais, se précipite dans la cour, ouvre le portail, court dans la rue, mais la voiture noire est partie.

Alice est maintenant perdue au milieu de la grande ville.

Elle n’a pas de téléphone portable pour appeler son ami le lapin blanc. Elle reste prostrée sur un banc. Quand soudain elle entend une voix douce et familière.

C’est le chapelier. « Viens ! » lui-dit-il.

Elle le suit. Et derrière son grand chapeau, on aperçoit le reste du monde.

Elle sait combien le monde est grand et qu’il faut toute une vie pour le découvrir.

A ce moment précis Alice trouve un téléphone qui se met à sonner.

« Où es-tu ? » lui demande le lapin blanc.

« Je ne sais pas. Je suis avec le chapelier ».

« Et bien dépêche-toi. Viens me rejoindre au… » et la conversation se coupe.

« C’était le lapin blanc » dit Alice.

« Où est-il ? » demande le chapelier.

« Je ne sais pas, mais je suis sûre que derrière le brouillard on va le retrouver ».

Arrivés devant la grande porte de la ville, ils aperçoivent les champs à perte de vue et quelques maisons disséminées ici ou là.

« On continue ? » demande Alice.

« Oui, on continue » dit le chapelier.

Après plusieurs jours de marche, les deux acolytes arrivent à la lisière d’une forêt prés d’un étang, sous un ciel bleu nimbé d’épais nuages.

Une ancienne reine, cousine de la vieille princesse morte ouvre la porte d’une humble demeure.

« Je sais qui tu es Alice. Je connais ton secret. Entre. »

Alice et le chapelier entre dans la maison.

La vieille reine leur offre une soupe. Cette soupe est magique.

Elle donne droit à trois vœux qui se réaliseront immédiatement.

Alice réfléchit et réfléchit encore.

« Je veux retrouver mon père ».

Et il apparaît.

« Je veux revoir la vieille princesse ». Et elle apparaît.

« Je veux être immortelle et connaître tous mes petits-enfants ».

A ce moment là le lapin blanc apparaît.

Le chapelier, la reine et toute la maison disparaissent.

Le lapin mordille ses petites mains.

Alice se réveille dans le jardin.

Elle sent l’odeur des fleurs du printemps précoce.

Elle caresse son petit lapin blanc.

C’est l’heure de rentrer manger. A côté d’elle, elle ramasse son grand chapeau.

Elle sait que quelque part ses rêves existent, pour de vrai, dans ce territoire inaccessible qu’est l’imagination.

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Le souffle du vent et la tristesse du monde

Publié le par delps

Le souffle du vent et la tristesse du monde

Le souffle du vent est joyeux. Il souffle si bien, si fort, si constamment qu’on finit presque par l’oublier.

Les fleurs sont habituées.

Les arbres ont la tête qui tourne si vite qu’ils s’affaissent sous la pression du souffle.

L’épaisse forêt animée ainsi devient belle.

Foisonnante de couleurs et de tons de vert, elle répond au souffle en se pliant à ses désirs.

Mais non loin de là, la tristesse du monde se tapisse dans l’ombre.

Après la montagne on sait qu‘elle existe, mais on ne la voit pas.

Seul un bruit sourd et entêtant alerte de sa présence.

« Un jour elle arrivera » entend-t-on au coin des chemins.

C’est comme une mauvaise lune ou un soleil pesant.

Le souffle du vent saura dissiper cette inquiétude qui pèse sur le monde.

La tristesse du monde est finalement restée chez elle bien loin de la forêt.

Elle n’a pas réussi à la détruire.

Certains soirs cependant on entend le bruit sourd s’approcher, mais ce n’est que l’écho du vent sur la montagne.

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Madame pas de chance est vêtue de noir

Publié le par delps

Madame pas de chance est vêtue de noir

Elle avait l’habitude d’errer dans les rues à chercher un peu de chance dans cette vie morose. Elle trainait avec son air fatigué et pâle, vêtue d’un noir de corbeau à qui on n’aurait pas donné un fromage.

Elle ne regardait plus les autres. Son regard maintenant était intérieur.

Madame pas de chance un beau jour de juin, mois humide et pluvieux dans ces contrées reculées, décide de partir en bateau sur le lac recouvert d’un gris épais.

Cette tâche noire sur le gris fait alors une si forte impression sur le pêcheur au bord de l’eau, qu’il prend peur et s’enfuit.

Madame pas de chance veut en finir avec la vie.

Pas de chance. C’est jamais de chance et elle en a marre de pleurer toutes les larmes de son corps.

Arrivée au milieu du lac, elle voit à travers l’eau les poissons argentés et aussi comme une tâche d’encre.

C’est son reflet. Attirée du regard par cette tâche sombre, elle se penche tant et si bien qu’elle finit par tomber dans l’eau.

Madame pas de chance n’a jamais appris à nager.

Elle se laisse porter par les vagues de ce jour de bise.

Elle s’enfonce tout doucement.

Madame pas de chance s’est trouvé un nouveau nom… Elle se transforme en écume et seul le pêcheur qu’on interrogera quelques jours plus tard sera dire ce qu’il a vu : une tâche noire sur un fond gris qui disparaît à travers la brume de juin.

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