A l’ombre de ton souffle
Il avait du mal à parler
Sauf lorsqu’il lui parlait.
C’était un jeune homme timide, soucieux de plaire au monde,
Amoureux de cette jeune fille
Fraîche comme une rose.
Sa timidité s’envolait
Sous sa volonté forcenée à lui plaire.
« La femme de sa vie » disait-il.
Et puis un jour elle partit
Si loin qu’il ne pouvait pas la rejoindre.
Désespéré, il se jeta à l’eau,
Traversa le grand bain
Comme il disait ironiquement,
Arriva de l’autre côté
Continua à pied et la retrouva.
Elle avait changé.
Son visage, ses cheveux,
Rien ne correspondait à son souvenir.
Alors las et triste
D’avoir perdu cette image idyllique
De sa bien-aimée,
Il s’enfonça dans la montagne
Et disparu au fond des forêts de mélèzes.
Elle resta là immobile.
Elle regarda le ciel, les étoiles,
La nuit,
Et vieille le rejoignit
Au pays après la vie,
Loin très loin au milieu des forêts.
C’est peut-être là qu’ils se sont retrouvés.