Peu avant minuit
C’était la nuit de la lune rose
Véridique et sauvage
Intransigeante, irrépressible
Elle se tenait bien droite
Dans l’entrebâillement de la porte
La nuit était tombée bien vite
L’arbre à thé et la cochenille
Se mariaient dans le jardin touffu
L’air était doux
C’était le printemps
Pas encore de grosses chaleurs
Juste une légère brise, bien fraîche
Alors elle ferma la porte,
Descendit dans le jardin
S’approcha du grand tilleul
Elle oublia le nom de cet arbre
Mais c’était bien un tilleul
Et non un arbre à thé
Avec cette odeur particulière
La lune rose étincelait
Puissante sur tout le jardin
Elle prit une des feuilles
De l’arbre verdoyant
La serra si fort
Qu’au creux de sa main
La feuille était devenue un petit d’arbre
Minuscule
Elle recommença avec une autre feuille
Bientôt le jardin devint une forêt
La maison disparut sous la végétation
C’était une nature opaque et rose
Comme la lune