La petite voix
Car elle avait une toute petite voix
Elle soufflait sur la braise
Déchirait le mouchoir
Clamait haut et fort
Que le monstre était parti
Qu’il ne reviendrait plus
Hanter ce maudit lieu
La peur la saisit un instant
Puis elle oublia
Pour avancer dans le noir
Elle regardait vers le bas
Elle était montée si haut
Elle redescendrait dans la plaine
Le jour d’après
La nuit, elle pensa
Que perdue comme elle était
Seul un miracle pourrait la sauver
Alors, elle attendit toute la nuit
Sans fermer l’œil
Et le jour se leva
Elle reprit le chemin
Qui conduisait à la plaine
A travers la brume,
Elle aperçut son but
Elle l’atteignit
Cueillit la fleur
Le parfum des roses n’a jamais guéri personne
Mais cette rose-là était spéciale
Elle la glissa dans sa poche
Souffla sur la braise
Pour allumer un grand feu
Qui bientôt la réchauffa
C’est ainsi par ici
On ne l’oublia pas
Elle devint vieille
Très vieille
Et oublia jusqu’à son propre nom
Certains voient passer son fantôme
Les nuits d’hiver
Et entendent sa toute petite voix